Climat en lycée agricole : Beau fixe !

Climat en lycée agricole : Beau fixe !

Plus de 80% des jeunes se sentent bien dans les établissements agricoles. En tête des résultats, deux lycées franciliens : Saint Germain en Laye et Brie Comte Robert.

« Dans ce lycée, on se sent comme à la maison… » affirme spontanément Yohan, élève de terminale Bac pro Travaux Paysagers.
« Ici, ce qui est bien c’est que l’on peut organiser des activités en dehors des cours… » témoigne Marine, présidente de l’ALESA (association des élèves et étudiants en lycée agricole).
Une enquête le prouve, réalisée par Eric Debardieux professeur en sciences de l’éducation, Paris-Est Créteil, à la demande du ministère de l’agriculture, 88% des jeunes se sentent bien en lycée agricole. Ce ressenti vaut pour les classes, l’internat, le foyer…

« J’aime ma vie à l’internat… je partage ma chambre avec une amie, on s’entraide pour les devoirs… » déclare Laura élève en première STAV option Production Animale.
On constate qu’une majorité de jeunes, en lycée agricoles résident en internat (67,6% à Brie Comte Robert et 42,8% à St Germain en Laye).
Le temps hors cours est pensé pour que le jeune développe son autonomie : études à l’internat, activités ludiques ou artistiques avec l’association… un espace donc où il peut travailler mais aussi se cultiver, créer ou pratiquer un sport…

Et la sécurité ?

L’attachement des jeunes pour leur l’établissement est renforcé par la sensation de sécurité, ressentie par 95% d’entre eux quelque soit le lieu : cours de récréation – sanitaires – restauration – exploitation agricole – foyer – internat…

Et les relations ?

Les jeunes sont unanimes, les relations sont harmonieuses entre eux (89%) avec les personnels de l’établissement (85%) et avec les enseignants (82%)… En fait, dès les premières semaines, l’anonymat tombe et une reconnaissance s’installe de part et d’autre.

« La classe c’est un espace d’échange… on donne son point de vue… avec les profs, on peut discuter… » témoigne Pauline, étudiante de première année de BTS DATR (Développement et Animation des Territoires Ruraux).
Les contenus des cours sont reconnus intéressants voire même très intéressants (83%). Les mobiles d’apprentissages se classent ainsi : comprendre/réfléchir – être autonome – écouter les cours.
La conception de l’enseignement agricole, séquencé en modules thématiques, la pluridisciplinarité qui en découle, les projets d’animation ou artistiques mis en œuvre… toute l’organisation est conçue pour que les jeunes puissent acquérir les compétences nécessaires à une réalisation tant professionnelle que personnelle.
Le parcours de formation est au service du projet de vie du jeune.

Et l’intégration, l’égalité ?

A l’occasion de cette étude, les enquêteurs ont été surpris : les résultats ne marquaient pas de disparités selon les catégories de jeunes. Alors que dans les autres établissements celles-ci influent les réponses, dans les lycées agricoles leur parole est identique selon qu’ils soient filles ou garçons ou selon leur origine géographique ou sociale…
Eric Debardieux nomme ce constat « l’effet établissement » :
« Ce qui m’a beaucoup intéressé, c’est que l’enseignement agricole réussit à pallier les difficultés sociales de manière extrêmement importante. C’est un point très positif. Cela confirme ce qu’on a appelé "l’effet établissement", c’est-à-dire l’importance des petites structures… »
En Île-de-France les lycées agricoles comptent entre 250 et 500 élèves.
Pour affiner cette analyse, l’hypothèse d’explication peut résider dans les particularités citées plus haut : une structure novatrice de l’enseignement où la réussite et l’épanouissement du jeune sont en cœur de cible… Mais aussi, une conception de l’organisation de la vie scolaire qui lui permet de prendre des responsabilités, de créer, de se cultiver et d’étendre ses champs d’autonomie…

On vit bien en lycée agricole et après ?

Le taux de réussite ou d’insertion est bon :
En moyenne 85% des jeunes de lycées agricoles obtiennent un ou deux diplômes (de CAP à BTS) et 88% de l’effectif total scolarisé s’insère professionnellement*.
Christiane, enseignante en économie et gestion témoigne :
« J’aime bien revoir nos anciens élèves ou étudiants… tous ceux qui nous rendent visite ont trouvé un emploi et ils en sont fiers… en général c’est dans leur domaine de formation mais je remarque qu’ils n’hésitent pas à démarcher d’autres secteurs… ils sont mobiles et souvent employés à des postes de responsabilité parce qu’ils savent manager une équipe et prendre des initiatives… ».

*sources : Direction de l’Enseignement du Ministère de l’Agriculture.


Trois lycées agricoles en Île-de-France :
La Bretonnière (près de Coulommiers) 77
Bougainville à Brie Comte Robert 77
Saint Germain en Laye 78


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