Présentation de la nouvelle formule " Printemps du SPIPOLL"2022

« Nous avons décidé de faire évoluer la formule de notre projet autour du protocole SPIPOLL » en effet, les 3 premières « saisons » étaient basées sur le concept d’un concours, contraire à la philosophie des sciences participatives. Celles-ci sont basées sur le volontariat et la conviction profonde de participer à un grand projet fédérateur.

La nouvelle formule a été présentée vendredi 8 avril en visio-conférence et a rassemblé une vingtaine de participants de la France entière dont 2 étudiants de BTSA GPN et plusieurs classes de bac professionnel GMNF,CGEA , aménagements paysagers ou encore SAPAT, de STAV et de 1ère générale.

Le strepsiptère ou l’antithèse de la cute-écologie*

Grégoire Loïs chercheur au Museum National d’Histoire Naturelle au laboratoire d’écologie a présenté le protocole SPIPOLL et donné les premiers résultats puis il a axé son intervention sur la vie des strepsiptères. C’est en réalisant le protocole SPIPOLL qu’un groupe de chercheurs a découvert la vie de cet insecte pas des plus attachants...
En effet, c’est en regardant de près la photographie d’une guêpe poliste qu’ils se sont aperçus qu’il y avait quelque chose d’inséré entre ses sternites*...
Le strepsiptère parasite était démasqué.
Les chercheurs ont alors étudié le comportement de cet insecte dont les ancêtres ont été découverts dans de l’ambre en Birmanie et dateraient de plus de 100 millions d’années.

Le mâle vit 6h, le temps de la reproduction qui est en fait une insémination traumatique puisqu’elle consiste à percer la femelle. En outre, il possède des yeux performants de trilobites*, c’est-à-dire qu’il a un cristallin et un fond rétinien pour avoir une vision complexe. Par contre, il n’a pas de pièce buccale fonctionnelle.

Quant à la femelle, elle reste vermiforme* et se nourrit par osmose donc ne sort jamais de son hôte.

Les jeunes strepsiptères « pataugent » dans l’hémolymphe* de leur mère et finissent par émerger de la femelle par sa tête.

Une fois nés les enfants strepsiptères pénètreront dans leur hôte (la guêpe) en liquéfiant sa cuticule* et s’y développeront dans un tissu tumoral et se nourriront de l’hémolymphe de l’hôte par perméabilité comme une éponge.


Toute ressemblance avec des scénarios de films d’horreur est purement fortuite !

On peut donc dire que cet insecte « zombifie » son hôte.

Les guêpes polistes parasitées finissent par se regrouper entre elles ce qui les rend indifférentes aux autres types de guêpes et engendre un brassage génétique car elles se reproduisent entre communautés différentes.

Les scientifiques ont eu beaucoup de mal à classer cet insecte qu’ils ont finalement rapproché des coléoptères grâce à la phylogénie*.

De nombreuses questions ont été posées par les participants concernant le Printemps du SPIPOLL ce qui a permis de rappeler quelques éléments importants :

  • Les remontées au Museum peuvent être effectuées jusqu’au 22 juin dans le cadre de la participation à ce projet fédérateur mais elles peuvent bien sûr continuer toute l’année ! Il y a toujours une plante en fleur quelque part !
  • Les photos peuvent être prises partout sauf sous serre.
  • Si on choisit une pâquerette, réaliser les images dans un rayon de 5 m.
  • Pour aider les jeunes dans l’identification des plantes et des insectes, la communauté Spipoll est là !

Récapitulatif des étapes à suivre pour participer au Printemps du Spipoll 2022

  1. S’inscrire sur le formulaire pour connaître les actualités, notamment les dates des rencontres - formulaire d’inscription
  2. Réaliser le protocole Spipoll ET envoyer les données sur le site internet du Spipoll : nommer chaque collection en commençant par "EA2022" - www.spipoll.org
  3. Partager vos meilleurs clichés, pour celles et ceux qui le souhaitent, sur le facebook et liker les photos qui vous surprennent le plus (insectes, observateurs.trices, mises en place du protocole...) - Le facebook « Le Printemps du Spipoll 2022 »
  4. Participer aux rencontres avec les chercheurs et les autres participants (mai et/ou septembre)

Le livret du participant avec la présentation du projet, des sciences participatives, une prise en main du protocole, quelques résultats issus du Spipoll, la fiche de terrain, une FAQ... c’est toujours par ICI !


Pour toute question contactez

Marine Gérardin (MNHN) marine.gerardin@mnhn.fr
Anne-Caroline VINET (DRIAAF) anne-caroline.vinet@agriculture.gouv.fr

Participants
Lycée des calanques d’Aix Valabres
Lycée de Montmorot dans le Jura
Lycée de Crézancy en Hauts de France
Lycée de La Roche sur Yon
Lycée La Germinière du Mans
Lycée de Radinghem
Lycée de Melle
CFA de l’Aube
Lycée de Dijon Quétigny
Lycée de la Bretonnière en Île-de-France
Lycée Sully Magnanville Île-de-France

*cute écologie :étude des animaux vraiment trop mignons.
*trilobites : arthropodes marins fossiles disparus il y a 250 millions d’années.
*vermiforme:qui a l’aspect ou la forme d’un ver.
*hémolymphe : fluide jouant le rôle du sang chez les invertébrés.
*cuticule : matière protégeant certains organismes.
*Phylogénie : Analyse de l’évolution des êtres vivants qui permet de déceler d’éventuels liens de parenté entre eux.


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