Comité régional des céréales élargi : souveraineté alimentaire et adaptation au changement climatique
Le 14 novembre 2025 s’est tenu, à la DRIAAF Île-de-France, le comité régional des céréales élargi, rassemblant des acteurs de l’amont à l’aval de la filière céréalière francilienne.
La première partie de la matinée, composée des représentants professionnels élus et présidée par Philippe Heusele, a été consacrée à un point de conjoncture ainsi qu’aux tendances longues de la filière. Ces comités constituent des instances de concertation régionales précieuses, utiles aux filières comme aux pouvoirs publics.
Le comité a ensuite été élargi à un plus grand nombre d’acteurs autour du sujet de la souveraineté alimentaire et de l’adaptation au changement climatique, dans le cadre de la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture (LOSARGA), promulguée le 24 mars 2025.
Cette loi prévoit, à partir de 2026, la mise en place de conférences de la souveraineté alimentaire, qui confieront aux filières agricoles la responsabilité de définir une stratégie assortie d’objectifs, notamment de production, à dix ans, en vue de l’amélioration de la souveraineté alimentaire de la Nation ou, tout du moins, d’assurer sa non-régression. Ces conférences seront lancées le 8 décembre au niveau national.
La deuxième partie de la matinée visait à réunir l’ensemble des acteurs de la filière céréalière francilienne pour un temps d’échanges et de partage d’expériences sur les enjeux régionaux, et à introduire ces futures conférences.
Les temps forts de la réunion :
Loi d’orientation 2025 : ses objectifs sur la souveraineté alimentaire
Mylène Testut-Neves, directrice de la DRIAAF, a introduit la notion de la souveraineté alimentaire.
En céréales, la France est largement autosuffisantes avec des taux d’auto-approvisionnement plutôt stables sur 10 ans bien que des situations contrastées : blé dur en baisse, l’orge en hausse et forte dépendance en protéines végétales destinées à l’alimentation animales.
Panorama de la filière céréalière en Île-de-France
Myriam Ennifar, cheffe du pôle Synthèses, études et diffusion au SRISE, a présenté un état des lieux régional : l’Île-de-France représente 4,5 % des COP (céréales, oléagineux, protéagineux) et 5 % du blé tendre produits au niveau national (moyenne 2021–2023).
Étude « Adéquation offre et demande »
Présentée par Philippe Heusele et Valérie Mousques-Cami, cette étude initiée en 2019 vise à adapter l’offre qualitative de blé tendre à la demande régionale pour une meilleure valorisation.
En Île-de-France, trois débouchés principaux existent pour le blé tendre : meunerie, alimentation animale et export vers pays tiers.
Adaptation au changement climatique
Guillaume Crief, chef-adjoint du service Connaissance et développement durable, a présenté le déploiement du chantier régional d’adaptation au changement climatique dans le cadre de la COP régionale, afin de poursuivre la démarche territoriale de la planification écologique. Il a rappelé plusieurs spécificités franciliennes : forte densité de population, vulnérabilité à la chaleur urbaine, risque d’inondation accru par l’imperméabilisation, et inégalités territoriales nécessitant des réponses adaptées.
Étude prospective nationale sur les filières céréalières
Camille Souhard, cheffe d’unité prospective à FranceAgriMer, a présenté plusieurs leviers d’action issus de cette étude (44 actions regroupées en 7 thématiques) menée de manière très participative.
L’une des thématiques porte sur la souveraineté alimentaire, incluant par exemple :
- le maintien de la filière semencière française, en qualité comme en diversité ;
- l’intégration des enjeux du commerce extérieur et de ses conséquences dans le pilotage de notre souveraineté.
Pour conclure, Philipe Heusèle a indiqué "qu’il est essentiel de s’appuyer sur les marchés peut-être pas encore existants pour diversifier les cultures pour pouvoir créer de la valeur et la répartir entre les maillons des filières."